J3 : De la difficile montée depuis Carrozzu à la terrible descente vers Haut-Asco.

Ici, on raconte notre troisième jour, avec nos chiens Artic et Arenita, sur la randonnée qui traverse la Corse, le GR20. Pour ceux qui arrivent-là par hasard, où ceux qui ont loupé un article, ou bien ceux qui souhaite revoir les articles précédents, voici les liens :

- l'article relatant comment nous avons rallié le départ du GR20
- l'article racontant notre première journée sur le GR20
- l'article sur notre deuxième jour aérien et harassant


Comme dans un autre monde.


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#    Récapitulatif de l'étape
#    Récit                         
#    Point canidé                             
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Récapitulatif de la troisième étape :

7km
11 heures de marche dont 2h de pause et avec un rythme très saccadé, le troisième jour est souvent le plus difficile.
800m de montée, 680m de descente
une montée sur des dalles rocheuses et dans les éboulis avec des passages sécurisés par des câbles 
Le lac de Muvrella
Un col à plus de 2000m avec vue sur la mer
Encore des passages aériens et d'escalade
Une descente vers Haut-Asco à pic dans les éboulis

images tirées du livre 
CORSE, GR20
Willi et Kristin Hausmann
Edition Rother 2016


Comme les coqs, on se réveille à la même heure tous les jours, 5h, pour un départ à 7h. On regarde en arrière le chemin parcouru à travers ces montagnes et on attaque avec envie cette étape qui s'annonce encore minérale et sublime, de plus la passerelle suspendue nous attend!

La vallée vers Bonifatu au petit matin

Les dalles rocheuses, équipées en cas de pluie
On arrive à la passerelle après trente minutes de marche assez tranquille. Là, c'est le branle-bas de combat. On s'organise tout en surveillant les chiens qui ne peuvent pas la passer tout seuls, c'est une vraie passerelle avec des trous entre chaque plaque de métal, oui comme en accrobranche, mais sans harnais de sécurité. La passerelle est stable mais elle rebondie à grande longueur d'onde sous les pas et bascule un peu à chaque pas.   

Arenita et Artic nous attendent. On arrive à la passerelle de Spasimata

La passerelle de Spasimata. Merci à celui qui a peint GR20 sur le poteau !

Je porte Artic et je traverse, j'adore la sensation de rebond et le vide sous les pieds et mon cœur s'emballe. La passerelle est longue et à la fin, ca grimpe bien. Lucas porte Arenita et traverse à son tour. Je me fais taper sur les doigts car j'ai oublié de le filmer. À la place j'ai pris une photographie. Oups. On n'infligera pas de nouveau, la traversée à Arenita.

Lucas qui porte Arenita. Le harnais Ruffwear Webmaster est très bien même avec les sacoches, pour cet usage

Après commence l'ascension de la journée, 800 m d'un coup. Les balises nous guident au milieu des pierres. C'est difficile mais on a pris le rythme. Lucas a des difficultés car son genou commence à sérieusement lui faire mal et on avance très doucement. Il pose son pied avec précaution à chaque pas, certains mouvements lui font mal et semble accentuer sa douleur. Le terrain n'est pas facile, et nécessite de poser les pieds dans des positions qui tordent les genoux. Avec la crispation, c'est d'autant plus difficile. Les genoux sont la cause première des abondons sur le GR20.

Les traits de peinture blanc et rouge qui nous guident petits enfants que nous sommes dans la montagne, mythique!

La vallée minérale à travers laquelle on grimpe vers le col.



On arrive avec soulagement à un premier replat après la longue ascension dans la pierre.
  via GIPHY

En contre bas, en face, il y a le petit lac de Muvrella. Avec son eau turquoise, il nous donne envie mais la fatigue prend le dessus et on reste sur la dalle au soleil pour notre petite pause. Arenita en profite pour chasser les lézards, une de ses activités favorite. Elle n'a pas encore réussit à en attraper un, mais elle ne se décourage pas. Pendant ce temps, Artic roupille et se dore au soleil. Ses sacoches faites maison, le cale sur le dos. Nous on grignote des bananes séchées, on décide de faire le déjeuner au col.

Arenita qui chasse les lézards

Artic qui dort avec beaucoup de plaisir

Le lac de Muvrella dont on n'aura pas gouter l'eau. Il est interdit de s'y baigner 

Il est 12h déjà, il est grand temps de repartir car il reste encore 200m de montée jusqu'au col et tout le reste ensuite... 

La montée qui reste jusqu'au col de Muvrella depuis ce fameux replat
Finalement, le col de Muvrella était moins loin qu'on le croyait, on l'atteint après 40 minutes. Enfin le déjeuner : du jerky (viande séchée) et des pates de fruits. C'est très léger, trop sans doute. On profite de la vue et du réseau pour donner des nouvelles à nos proches. 

Le col de Muvrella à 2025m. 

Une vue encore une fois magnifique, on ne regrette jamais d'être monté. On regrette surtout de redescendre.

La crête très étroite.

On est tous bien sur ce col. Lucas profite du réseau, Artic et Arenita en profite pour dormir.

Artic qui dort sur la poche à eau. C'est apparemment plus confortable que la pierre. Les  poches à eau Ruffwear fournies avec les harnais sont vraiment très pratique avec leur bouchon et très résistante, en passant.

Il est déjà 14h alors il est grand temps de reprendre notre chemin, il reste le plus difficile comme pour les deux premiers jours, le faux plat en altitude et la descente de l'enfer. Le schéma des étapes se répète...

Lucas dans un passage où les mains sont d'une grande aide. Arenita attend d'être aidée.

Le chemin seulement tracé par les balises du GR
Certains passages sont techniques et  procurent des poussées d'adrénaline . Avec le sac à dos et les chiens, on prend notre temps dans ces passages. 

C'est comme des montagnes russes, on escalade, on désescalade, à chaque mur à passer on se demande avec impatience qu'est ce qui nous attend derrière.
Et puis, il y a des passages de vrai plat, ça fait rêver...

Un chemin comme dans un rêve







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On ne regrette jamais d'être monté. On regrette surtout de redescendre.
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***

Ça y est, enfin on voit la station de ski Haut Asco! Sauf que nous sommes au col de Stagnu et qu'elle est 600m plus bas. Il est 16h et le temps se couvre. On craint l'orage et on est un peu démotivé par la descente, Lucas à cause de son genou douloureux, moi à cause du rythme que ça nous impose qui me fatigue davantage. Artic et Arenita sont aussi gagnés par l'épuisement et somnolent dès qu'ils le peuvent. Pour eux notre rythme lent est très fatiguant.

Haut-Asco 600m plus bas, un wingsuit fait rêver dans ces moments-là
La descente est aussi terrible qu'on le craignait, heureusement le temps se maintient. Dans cette partie de l'étape la pluie rendrait vraiment encore plus difficile la progression, le chemin fait de pierres deviendrait une patinoire. Les bâtons sont utiles dans cette descente. 
D'ailleurs même sans pluie, les chiens ont réussi à faire un tobogan. Ils sont très agiles, mais ce jour-là, ils se sont fait surprendre. Arenita s'engage sur une dalle en pente. trop vite, et je la vois chercher à ralentir mais elle n'y arrive pas. Je m'exclame, "attention!". Lucas se retourne, il est en bas de la dalle, tandis qu'Artic qui a suivi Arenita, grimpe sur cette même dalle avant que j'ai pu l'en empêcher. Lucas rattrape in extremis Arenita en glissade par le harnais. On voit Artic qui patine, paniqué, il a sorti ses griffes. Il glisse et tombe en bas de la dalle. je suis très inquiète, mais ça a l'air d'aller, ils ne boitent pas. On les observe attentivement mais à part quelques égratignures et une grosse frayeur, tout va bien. 
On finit tant bien que mal cette étape riche en émotions.


L'arrivée a Haut-Asco. Des ailles poussent à Lucas, je traine derrière avec mes pieds douloureux

On arrive à 18h, on monte notre tente tipi sur la dernière place restante sur la zone, et on va prendre notre douche. Le refuge est bien équipé et on a accès à une douche chaude. Le grand confort. 

Déballage de nos affaires pour un inventaire

Dès que la tente est montée les chiens sautent dans nos duvets et se mettent en boule

La nuit tombe, on dévore notre repas composé d'un aligot et d'un riz thaï au légumes. Nos chiens ont un bonus, un randonneur nous donne un reste de pâtes.
Finalement, il n'aura pas plu.
Demain, de la pluie et de l'orage sont annoncés ce qui rend la prochaine étape du monte Cinto, le plus haut pic de Corse, incertaine.
On s'endort ensemble en se demandant ce que demain nous réserve.

Le soleil se couche et signe de l'humidité atmosphérique, il teinte les montagnes en rouge.


Point canidé 

Encore une étape difficile pour les chiens. Même s'ils sont plus agiles que nous, il faudra parfois pourvoir les aider. Un bon harnais est de nouveau recommandé.
Il y a le lac de Muvrella pour les rafraichir et les désaltérer. Le lac est interdit à la baignade
À Haut-Asco, ils n'ont aucun soucis avec les chiens, même au restaurant, en tout cas en terrasse.

La suite du récit ici : J4 et J5 : Du chômage technique à Haut-Asco aux bergeries de Ballone

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