Brésil : De Santarem au début de notre boucle vers le rio Tapajós

Passerelle étroite sur un étang avec nénuphars

 L’itinéraire en résumé :

Après avoir traversé l’Amazone jusqu’à Santarem, nous avions pour objectif de nous diriger vers le Sud vers le parc national Do Jamaxim et les différentes forêts nationale tropicale de la BR163.

Au final, nous n’irons pas jusqu’au parc national mais nous ferons une boucle pour aller voir le rio Tapajós pendant laquelle on passera par le km30, Sao Luiz Do Tapajos, Pimental, Trairao.

itinéraire sur carte du nord du Para

En bleu, l'itinéraire de l'article, en rouge le trajet fait précédemment


Le récit 


Notre arrivée a Santarem n’a pas été la plus agréable, de 19h à minuit passé nous avons errés dans les rues à chercher un hôtel surtout pour moi à cause de mes menstruations. Même si la cup est pratique en voyage, elle nécessite un minimum d’hygiène quand même… Une stérilisation en début d’utilisation puis lavage au savon à chaque fois. Et ce soir-là un hôtel aurait été le bienvenu pour une bonne douche après les trois jours de bateau. 

Le sort en a décidé autrement. Nous avions visé une pousada, la Guarda de Claudia qui est à 4km du port vers la sortie de la ville. En arrivant, une petite heure de marche après, on ne peut que constater que c’est complet. Malgré l’aide de la gérante et de son amie, c’est le début d'une longue errance...

Elles nous réservent un hôtel qui accepte les chiens, l'hôtel Imperador, on ne comprend pas tout mais c’est 180 Reals la nuit, c’est cher mais j’ai vraiment envie d’un hôtel. C’est au centre de la ville soit 5km dans la direction opposée, vers le fleuve. On entame donc l’heure de marche le ventre seulement rempli par un petit encas pris à une boulangerie. Là-bas, un jeune nous attend à l’accueil assez luxueux de l’hôtel. On voit rapidement qu’il y a un problème… Les filles à la pousada lui avait apparemment dit trois petits chiens et Roche n’est pas vraiment ce qu’on appelle un petit chien. Notre insistance ne fait aucun effet, le jeune ne peut pas changer son règlement, alors nous repartons le moral à zéro, il est 22h30.

S’en suit une ribambelle d’hôtels: the grand Hotel Central, l’Aquarium, le San Luis, l’hôtel Horizon, l’hôtel Idéal, aucun ne veut de nous. La négociation ne fait fléchir aucun hôtel. 

On discute pas mal avec le gardien du the grand hôtel central, mais pour lui aussi, l’interdit est inébranlable. D’autres personnes pourrait voir les chiens à l’intérieur de l’hôtel et ça pose un problème. Peut-être vis-à-vis de la réputation de propreté de l’hôtel? Enfin bon, il est minuit et nous sommes crevés et nos chiens aussi. On va s’assoir sur un banc au bord de l’Amazone, le moral dans les chaussettes. On donne de l’eau et des croquettes à Artic, Roche et Arenita. On discute des possibilités.

On en vient à se dire qu’on va peut-être marcher toute la nuit.

On revoit the grand Hotel Central depuis notre banc et son toit accessible par un escalier, et on y voit un dernier espoir. On retourne voir le gardien pour lui demander si on peut aller dormir sur le toit à défaut d’avoir une chambre. Histoire d'être au calme et en sécurité. Il ne peut pas accepter, on repart bredouille.

On marche donc vers la sortie de la ville. On croise beaucoup de fêtards en ce vendredi soir de fin d’année. On suit le quai de l’Amazone et finalement en contrebas du quai, on voit la plage. La hauteur du quai et les arbres fournissent un peu de discrétion, c’est tout ce qu’on cherchait en désespoir de cause. Pour couronner le tout, la pluie s’en mêle. On pose notre toile de tente sur le sable et un poncho sur le sol, et on s’allonge. Malgré la dureté du sable, l’agitation de la rue, la musique au loin, et les cris des jeunes éméchés qui ont repérés Roche et notre tente, nous nous endormons épuisés. 

Campement sur un plage avec un chien blanc

Le matin, je me lave dans le fleuve, ça fait un bien fou. Les chiens quant à eux ont pu se défoulés libres sur la plage. Nous repartons encore fatigués et surtout pressés de quitter la ville. On croise des chevaux en liberté qui trainent dans les coins de verdure la ville, une personne assise dans une charrette tirée par un bœuf.

Plage de l'Amazone au petit matin

Nous nous arrêtons à une boulangerie car on est affamés puis à une animalerie pour racheter des croquettes. Au Brésil, c’est super pratique car ils vendent les croquettes au kilogramme (entre 10 et 15 R le kg) ! Il nous fallait aussi des médicaments pour Arenita qui faisait une cystite. Nous sommes vraiment bien tombés car en plus de vendre des médicaments à usage vétérinaire- ce qui est monnaie courante au Brésil- dans ce magasin ils font aussi clinique vétérinaire. Alors, nous discutons avec l’assistante vétérinaire qui nous demande tous les renseignements sur Arenita et ses symptômes.


Deux femmes dans un animalerie
Nous allions repartir, le médicament, et des échantillons de croquettes gratuits en poche, et nos sachets de croquettes remplis. Mais ils nous rappellent et nous invitent à leur café du matin. On accepte, en pensant rester 5 minutes de plus, mais ils nous ont induit en erreur car c’est un véritable buffet auquel nous sommes conviés et pris en otages, nous et nos chiens. Avec grand plaisir cependant ! On remplit nos estomacs et on rattrape notre manque de bonne nourriture depuis quelques jours. Par contre adieu le végétarisme, tout est fourré à la viande ou presque. Les chiens sont gâtés aussi car ils servent de testeurs de leurs nouvelles friandises sophistiquées pendant qu’ils les prennent en vidéo pour les promotions Instagram.

Une homme un chien deux chevaux dans une rue

Finalement, on repart et on fait quelques kilomètres pour sortir de la ville avec dans l’idée de s’arrêter tôt pour se reposer. La chaleur est harassante : 35-40 degrés…

Paysage résidentiel brésilien

On rejoint un coin de nature aux portes de la ville. Et on s’enfonce dans la zone arborée au son de Dire Straits qui passe à fond dans une maison. La piste se rétrécie et on passe au dessus d’un étang sur un pont de planche que seule des motos ou des vélos peuvent traverser.

Passerelle sur étang avec nénuphars

étang avec nénuphars nénuphars sur l'eau au soleil

Campement sur une terrasse abritée abandonnée
Le soir, on trouve une maison abandonnée, toutes les prises sont arrachées et les fourmis ont envahi une partie du sol. On s’installe à l’extérieur, abrités par la toiture construite pour faire une avancée autour de la maison, comme toujours dans le coin. Il y a un barbecue et des crochets pour le hamac, un ruisseau a 500m : tout le confort, à l’abri et en pleine nature. Grâce au ruisseau, nous filtrons de l’eau avec notre Sawyer, et nous pouvons aussi prendre une douche avec notre poche à eau de 4L équipée d’une pommette de douche mini. 4L d’eau chacun, le grand luxe.
deux chiens qui dorment un feu dans un barbecue en pierre

Lucas dort dans son hamac, moi sur notre matelas gonflable, j’ai passé assez de mauvaises nuits en hamac comme ça. Par contre, sans moustiquaire autour de moi, je m’endors en ne cessant pas d’avoir des images d’armée de fourmis qui m’attaque. Il y en a pas mal, de toute sorte, par terre. Dans mes rêves en demi sommeil, elles viennent sur moi, dans mon duvet, sur le matelas, dans mes cheveux… Je me réveille souvent, à chaque fois je regarde autour il n’y a pas fourmis… Je me donnerai des claques … Certes, nous avons eu plein de mésaventures avec les fourmis, noires et surtout rouges mais ici, il y a juste une fourmilière à coté du coin barbecue. Mon cerveau ne lâchera pas ces images angoissantes mais sans réelle justification de la nuit.

Au petit matin, on repart en direction de la route principale, on coupe à travers la végétation en empruntant un ancien chemin surement fait pour créer une ligne haute tension. Le chemin, on le devine par la légère différence de densité du chaos végétal. À un moment une falaise de terre rouge nous bloque, heureusement nous pouvons grimper sur le côté, par contre, on arrive au sommet en nage.


nature sauvage sans cheminfalaise de terre rouge

paysage de nature hors des sentiers battus

En arrivant à la route, on fait une heure de stop en statique, sans succès. On marche jusqu’au déjeuner, qu’on prépare sur le banc d’un arret de bus à coté de la PRF ( Polícia Rodoviária Federal ), et où nous trouvons de l’eau fraiche et filtrée! Et ca fait plaisir de ne pas avoir la corvée de filtration de l'eau à faire.

Après un repas de blé au curcuma et à l’huile d’olive, nous reprenons le stop. La chance tourne et un couple s’arrête. Ils étaient totalement "in love", vraiment...! En tout cas, ils nous emmènent jusqu’au km 30 dans leur petite Volkswagen, soit plus de 300km plus loin.. On est serré pendant les 5 heures de route et une bonne partie sur piste. On arrive à la nuit au km 30 (Itaituba, Para), une ville étape développée autour de la route, et qui fait un peu grise mine. 

Le troisième hôtel noté sur maps n’existait pas dans la ruelle sombre où il était noté, on fait demi-tour ne sachant plus trop quoi faire. les deux autres n'ont encore une fois pas voulu de nous à cause des chiens. On marche au ralenti. 

La seule lumière et agitation dans cette rue provient de l’église.

On se regarde avec Lucas, et on se dit « on tente l’hospitalité catholique ? ». On s’avance dans la cour et on monte les marches vers l’entrée du bâtiment blanc de l’église. On s’adresse à l’homme à l’entrée :

« Oi, buscamos uma area para dormir, no hotel quero de nos com nossos cachoros ». Soit quelque chose du genre "salut, nous cherchons un endroit pour dormir, aucun hôtel n'a voulu de nous à cause des chiens"....    Notre portugais approximatif    ...

On dû le répéter mais le message finit par passer. L’homme nous dit de patienter et entre dans l’église. Il ressort quelques instants plus tard accompagné d’une femme et d’un autre homme en tenue d'église, surement le père de la messe. On se rend compte qu’ils ont interrompu la messe pour nous. 

Ils nous installent dans une pièce d’un bâtiment annexe. Lucas s’allonge sur un banc, on est épuisé par cette longue journée. Je profite des toilettes propres quant à moi… Après une demi-heure, la messe est finie et le père nous emmène dans son 4X4 jusqu’à sa maison et on découvre qu’il nous prête une maison !  Elle vient d'être construite apparemment car elle est toute neuve mais encore vide. Comme si ce n’était pas déjà suffisant, ils s’assurent qu’il nous manque rien et nous apporte deux chaises et des bananes. La douche est super propre et fraiche.

On dort comme des bébés. Le lendemain matin, on voit avec eux pour rester une journée de plus. Ils nous donnent des oranges (ici elles sont vertes !), et du café chaud avec deux parts d’une espèce de gâteau salé et bien gras à la semoule, excellent.

On se repose et on va manger au restaurant. C’est un restaurant brésilien mais de qualité restauration sur la route. Pour 37 Real le kg, on mange bien au buffet en libre-service, des carottes, des betteraves cuites à l’eau, de la salade piémontaise, pour refaire le plein de légumes, puis du riz, des petits haricots en sauce (plat typique d'ici, nommé feijoada), spaghetti, bananes frites, patates douces, et beaucoup de viandes différentes, mais le reste est suffisant pour satisfaire les végétariens. 

On repart le lendemain plein de gratitude pour Jaziel et sa famille sans pouvoir vraiment l’exprimer. La barrière de la langue y est pour quelque chose mais nous n’avons pas grand-chose à offrir non plus en échange. D’autant plus que nous ne sommes pas croyants. D'ailleurs le jour même où ils nous ont accueillis, nous disions à notre conducteur athée, qui nous avait conduit jusqu’au km 30,  que nous étions aussi sans religion. La religion nous avait rattrapé par le bras le soir même…




On va 20km plus loin sur la BR230 pour commencer notre boucle à pied dans la campagne du Brésil et à la découverte du rio Tapajós. Pour y arriver un peu de marche avant d’etre pris en stop. Avec notre portugais approximatif, notre conducteur nous conduit 10km trop loin… Heureusement, encore une personne super gentille. Le monsieur nous ramène en arrière à notre départ. Une piste vers Sao Luis do Tapajós.

Dans la benne du pick up du papy fou au volant!



Notre boucle à la découverte de la nature de la région du Para : le Paradis, dis ?

 

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