J4 et J5 : Du chômage technique à Haut-Asco aux bergeries de Ballone
Ici, on raconte notre quatrième jour, avec nos chiens Artic et Arenita, sur
la randonnée qui traverse la Corse, le GR20. Pour ceux qui arrivent-là par
hasard, où ceux qui ont loupé un article, ou bien ceux qui souhaite revoir
les articles précédents, voici les liens :
- l'article relatant comment nous avons rallié le départ du GR20
- l'article racontant notre première journée sur le GR20
- l'article sur notre deuxième jour aérien et harassant
- l'article sur la troisième étape du gr20 comme une répétition magnifique du deuxième jour
Les nuages sur les montagnes
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# Récapitulatif de l'étape
# Récit
# Point canidé
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Au petit matin, nous nous ne levons pas, la fatigue avec l'idée d'une
étape difficile peut-être la plus difficile associée aux
prévisions de mauvais temps, nous colle au fond de nos duvets, tandis
que du monde remballe autour de nous.
En effet, depuis Haut-Asco, l'étape rejoint normalement le refuge Tighiettu,
auparavant l'étape passait par le cirque de la Solitude, mais suite à un grave
accident lors d'un orage, les autorités ont choisi de
fermer le chemin, le déséquiper et de modifier le GR20. C'est la variante
qui devient le passage obligatoire, remplaçant le passage mythique du cirque de la solitude par la
variante plus longue passant par le Monte Cinto et la
pointe des éboulis.
D'après notre guide l'étape du cirque de la solitude fait 6km et 6h tandis que
par la pointe des éboulis l'étape fait 8h et 8,5km; en terme de dénivelé c'est
également différent : de 1150m à la montée et 880m à la descente, à 1280m à la
montée et 1020m à la descente...
Les locaux nous parlent de ce changement qu'ils voient plutôt d'un mauvais œil: ils ne sont pas certains que la nouvelle étape par la pointe
des éboulis soit moins difficile surtout par temps d'orage et qu'il y a
toujours trop d'imprudents qui s'y aventurent quand le temps ne s'y
prête pas et finalement le danger vient surtout de cette imprudence plutôt que
du chemin. Nous, nous n'avons fait aucun des deux chemins donc on ne
peux pas vraiment donner notre avis sur ces variantes.
Mais, l'étape du cirque de la solitude est maintenant déséquipée, non balisée,
et il faut donc être accompagné d'un guide de haute montagne pour la
faire.
Nous nous reposons en ce quatrième jour et c'est aussi bien pour nous que
pour Artic et Arenita. Nous sommes tous fatigués et courbaturés. Nous nous rendons compte que
nos deux chiens marchent un peu sur des œufs aujourd'hui. Leurs
coussinets ne sont pas vraiment abimés, pas de quoi les embêter avec des
bottines.
Moment convivial au refuge. |
On passe le temps à charger nos appareils, à regarder une série, "his dark
materials", à jouer à la bataille Corse et à s'initier au poker.
Enfin, deux kilomètres après la sortie de Calasima, on est sur le chemin
qui monte aux bergeries de Ballone. La pluie menace mais pas d'orage en vue.
la suite ici : J6 et J7 : DE LA BERGERIE DE BALLONE AU COL VERGHIO ET PLUS ENCORE
Pendant la journée, on discute du temps qu'il fait et qu'il va faire demain.
Malheureusement, le temps orageux annoncé pour la journée est
maintenu pour le lendemain. Alors, on change nos plans. On ne peut pas
attendre un jour de plus, notre temps est compté par la
date de retour en bateau. On ne veut pas non plus prendre le risque
de se retrouver en haut avec les orages qui éclatent, trempant les pierres
et les rendant glissantes pour nous et nos chiens. Donc, on décide, un peu
triste, de sauter l'étape, en faisant le tour par la route, il y a
une navette qui fait tout le tour de la montagne pour éviter la fameuse
étape. C'est assez comique de constater que, contre les
8km à pied, la navette doit faire 73km pour rejoindre Calasima, le
village à partir duquel il y a un chemin remontant au GR20.
On ne sait pas encore si la navette accepte les chiens...
On se couche prêts à affronter demain, qui sera soit en navette soit en
stop.
Le lendemain matin, on attend la navette qui amène à Calassima |
Le lendemain, on découvre que la navette, un bus en l'occurrence, coûte 35 euros par personne pour le trajet, soit 70 euros à deux! On
trouve ça extrêmement cher et complètement hors budget pour nous.
Seul bon point, ils acceptent les chiens à bord, ca c'est un geste
sympa de leur part.
Sans doute que ce tarif est justifié par le fait que la navette est
quotidienne et ne doit être remplie que lorsque le temps est incertain, ce qui
n'arrive pas si souvent en Corse, il faut l'admettre...
On se lance donc dans le stop, sur Haut-Asco même, on ne repère
personne qui semble se préparer à partir en voiture. Alors, on commence à
descendre par la route en espérant arrêter en chemin une voiture qui descend
de la station de ski d'où l'on vient.
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Chaque personne qui s'arrête c'est une petite démonstration si ce n'est de soutien, de cette manière de voyager, au moins de solidarité.
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En quittant la station, on voit le chemin du GR20 qui part à droite de
la route vers la montagne: un chemin tapissé d'épines de pins.
Un petit pincement au cœur en voyant ce chemin qu'on aura pas parcouru. Mais maintenant la décision est prise et de toute manière il est trop tard
pour partir, il est déjà 10h passé, nous rejoindrons le GR20 de l'autre côté
de la montagne.
On commence donc à descendre cette route à un bon pas, entrainés par sa pente
douce. Pendant une demi-heure, on ne croise personne qui descend si ce n'est
un groupe de chamois, puis on entend un moteur derrière nous.
Vite, on se met sur le coté,
le pouce en l'air avec notre plus grand sourire, loin d'être forcé car
pour rejoindre la route dans la vallée et la circulation qui s'y trouve,
il y a 30km.
Bingo, il s'arrête, Lucas me fait remarquer que c'est
le propriétaire de l'hôtel à Haut-Asco..
Il accepte de nous conduire avec nos deux chiens jusqu'à
Ponte Leccia!
On y retrouve la navette qui fait un premier arrêt, nous on se met en position
sur le trottoir, pouces en l'air, et
Arenita et Artic attendent patiemment. 30 minutes après, un jeune homme nous accueille dans sa voiture. Il parle
peu mais on apprend qu'il a l'habitude de prendre des autostoppeurs. Il nous
conduit jusqu'à Francardo, soit 9 km plus loin. Un petit trajet certes,
mais c'est tout aussi gentil car on sait qu'il a prit le temps de s'arrêter
pour nous.
Chaque personne qui s'arrête c'est une petite démonstration, si ce n'est de
soutien de cette manière de voyager, au moins de solidarité.
La troisième personne qui s'arrête est un menuisier au volant d'une vieille
Citroën C15 de 1996 avec plus de 641000km. Lucas était assis dans le coffre à
l'arrière et, entre nous, à la jonction entre le coffre et la cabine, il y
avait du jour, on pouvait voir la route défilée en dessous, à travers le plamcher de la voiture... La Citroën
faisait un bruit fascinant et on roulait à petite allure, le temps de discuter
du métier-passion de notre conducteur. 6 km plus haut sur la route, nos
chemins se séparent mais avant, l'artisan nous montre des photographies de ses
créations. Ca fait toujours plaisir de voir quelqu'un d'épanoui dans son
travail!
On attend maintenant sur un pont en direction l'Albertacce. Deux allemands en
van qu'on avait déjà vu passer juste avant s'arrêtent, ils sont prêts à nous prendre mais ils sont un peu perdus
et ne savent pas s'ils doivent aller à droite ou à gauche. On les aide à se
repérer et finalement, ils vont vers la droite tandis que nous allons vers la
gauche.
Artic et Arenita font du Stop pour la première fois |
Quatrième voiture, un homme aux allures de parrain de la mafia, ce qui nous
amène à discuter de la Corse et de sa mystérieuse mafia, en tout cas à nos
yeux, car pour lui, elle est bien réelle.
Il nous laisse à Cuccia et là, peu de temps après, on voit repasser le van des
deux allemands, finalement c'était dans notre direction qu'ils allaient. Albertacce est sur
leur route et ils nous embarquent avec eux.
Arrivés à Albertacce! Le stop est fini. Albertacce est un petit village calme de 200 habitants environ donc pas la peine d'essayer de faire du stop
pour les six derniers kilomètres jusqu'à la fin de la route à la Calasima.
La beauté des murs en pierre sèche, surtout quand ils sont faits d'une façon aussi artistique! |
La boite aux lettres dans ce mur est tout simplement trop mignonne! |
Le bon côté de la journée en dehors du GR20 est aussi de voir l'arrière
pays Corse. Les maisons et villages typiques mais aussi les animaux qui s'y
baladent. Pour nous, ce fut un âne et une truie avec ses petits.
La route entre Albertacce et Calasima |
Il y a un petit quelque chose dans l'aspect de ces maisons... |
Lucas, Artic et Arenita sur le chemin vers les bergeries. |
On arrive aux bergeries assez tard et on se rend compte que Lucas a
oublié ses bâtons dans la voiture de quelqu'un dans la journée. Notre tente
tipi se monte avec un bâton... Plutôt que demander à quelqu'un de nous prêter un de ces bâtons, on préfère louer une tente dans ce refuge.
D'ailleurs, c'est un des meilleurs qu'on ait fait et les tentes y étaient dans
un meilleur état que la moyenne sur le GR20. Il y a même un matelas en mousse
dedans pour améliorer le confort.
On se fait plaisir et on mange au chaud dans le refuge. Les chiens dorment à
l'abri dans la tente, repus. L'occasion pour nous de discuter avec les autres
randonneurs. Demain, une magnifique étape nous attend, celle de Ciotullu di
Mori, et de la Paglia Orba.
Artic et Arenita dans la tente de location ont l'air de trouver le matelas en mousse fourni plutôt confortable |
Point canidé
Les chiens sont acceptés dans la navette de haut-Asco à Calasima
Le stop ne nous a pas paru plus difficile avec les chiens dans
l'ensemble nous avons attendu une demie heure à chaque fois
Il y a de l'eau sur la route et sur le chemin jusqu'aux bergeries de
ballone.
Les chiens sont acceptés dans les tentes de location
la suite ici : J6 et J7 : DE LA BERGERIE DE BALLONE AU COL VERGHIO ET PLUS ENCORE
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